dimanche 3 novembre 2024

C comme CHAMPT

Lorsque je me suis lancée dans le défi du Challenge AZ, j'ai réfléchi au thème que je souhaite développer dans mes articles.


Image Pixabay

J'ai effectué un long travail de recherche pour rédiger mon mémoire universitaire, et j'ai pensé que j'y trouverais la matière pour écrire les articles. Ce mémoire consiste à établir la généalogie d'un couple marié en 1827, Jean MARNAS et Marie Charlotte PERRET, du village de Thurins dans les Monts du Lyonnais, trouver leurs frères et sœurs, remonter 3 générations en cherchant les frères et sœurs, puis trouver tous leurs enfants et leurs petits enfants. 

Au cours de mes recherches, j'ai trouvé un personnage extraordinaire, dans le sens qu'il sort de l'ordinaire. Il s'agit du fils aîné de ce couple, Jean Aimé MARNAS, dont je vais raconter l'histoire généalogique au cours de ce challenge. Il est sorti du lot des personnages que j'ai découverts, au point de devenir le héros de ce récit ... mais vous le découvrirez dans de prochains articles.

Pour commencer cette présentation, j'ai choisi la branche CHAMPT. Jeanne CHAMPT est l'arrière- grand-mère de Jean MARNAS, l'homme du couple sélectionné. C'est aussi un nom de famille très ancien qui figure dans les premiers actes de baptême du village (le quatrième acte du 24 mars 1597). Jeanne est aussi l'ancêtre de mon mari à la 9e génération.


Jeanne CHAMPT (1684 - 1757)

Je vais vous parler de Jeanne CHAMPT et de sa famille en remontant le temps. Jeanne est inhumée dans l'église de Thurins le 25 décembre 1757, jour de Noël, âgée de 75 ans. Elle est veuve de Floris MARNAS habitant du hameau de la Durantière. Son mari est décédé et inhumé dans le cimetière depuis 1749. Je trouve étrange qu’elle ne soit pas enterrée avec son défunt mari.

Elle s’est mariée le 24 janvier 1702 à Thurins, les deux familles sont de cette paroisse. Les parents de Floris sont décédés, Jeanne est la fille d’Etienne CHAMPT et d’Aymée REYNARD dit Rochet. Etienne CHAMPT, le père de l'épouse et Aymé, son frère, signent CHAMPT avec un T final, je vais donc adopter cette orthographe, même si certains prêtres omettent quelques fois ce T dans leurs actes. Le père de Jeanne signe même Étienne CHAMPT dit Rochet. Les époux ne savent pas signer.


Signature d'Etienne CHAMPT - 1702 - AD69 - 249GG5



Signature d'Aymé CHAMPT - 1702 - AD69 - 249GG5

J’ai retrouvé leur contrat de mariage , cité dans l’acte de mariage, reçu par Me GANDIN le 10 décembre 1701 et contrôlé à Vaugneray le 23 janvier 1702. Il est riche d’informations. Le notaire qualifie les parents de « gens de labeur ». Le père de l’épouse lui constitue en dot une somme de 725 livres, un habit complet cotte et robe et un habit avec manteau pour son époux. Je note que sur les 725 livres, 600 livres viennent de sa mère Aymée REYNARD. C'est très inhabituel que la mère participe autant à une dot. Ce contrat est signé des mêmes Etienne et Aymé CHAMPT.

Jeanne est baptisée le 19 octobre 1684 à Thurins. Sa mère Aymée REYNARD est dite Rochet, le surnom vient donc d’elle. D'ailleurs, le prêtre avait noté ce surnom pour le père et l'a barré. Son parrain est sieur Étienne CHAMPT des Marnas, son grand-père, sa marraine est Jeanne MORTIER, veuve du défunt Claude REYNARD de la paroisse de Rontalon. Le grand-père Etienne CHAMPT sait signer comme ses deux fils Étienne et Aymé, mais pas Jeanne. Je note qu’aux baptêmes des autres enfants de Jeanne et Floris, Jeanne est quelquefois surnommée « Rochet » comme sa mère.

Signature d'Etienne CHAMPT le grand-père et parrain - 1684 - AD69 - 249GG3 

Etienne CHAMPT et Aymée REYNARD

Je m’intéresse ensuite aux parents de Jeanne. Étienne et Aymée se marient le 11 janvier 1684. L’acte de mariage n’est pas filiatif. Je note cependant la signature d’un A. ROCHET. Jeanne est leur fille aînée.

Signature d'A. ROCHET - 1684 - AD69 - 249GG3

Comme le nom des parents n’est pas indiqué dans l’acte, je procède au recensement de tous les enfants du couple. J’ai la chance d’en trouver 7 : Jeanne l'aînée, puis Claude, Claudine, Étiennette, Léonarde, Lambert et Antoine. Par le baptême de Jeanne, j’ai déjà 2 grands-parents, comme le veut la coutume: le grand-père paternel Etienne CHAMPT et la grand-mère maternelle Jeanne MORTIER. Louise DELORME, la marraine de Claude, le second enfant du couple, est la grand-mère paternelle. 

Je découvre qu’Aymé CHAMPT, frère aîné d’Étienne, a épousé Jeanne REYNARD, une sœur d’Aymée. Il s'agit dans ce cas de renforcer l'alliance entre deux familles, ici les CHAMPT marchands de Thurins, et les REYNARD, marchands de Rontalon. Je découvre aussi plusieurs oncles et tantes qui sont parrains et marraines, et le nom des époux des marraines mariées. Cela me permet de reconstituer des couples, et de trouver le nom des parents d’Etienne et Aymée. 

Étienne est le fils d’Étienne CHAMPT des Marnas et de Louise DELORME. Aymée est la fille de Claude REYNARD et de Jeanne MORTIER. Mais aucun n'a le surnom de Rochet
Étienne est baptisé en 1651, et inhumé dans l’église (comme sa fille, peut-être sont- ils enterrés ensemble ?) Il décède en 1722 au Rochet, un hameau de Thurins. 


Vieux portail au hameau du Rochet - document personnel


D'où vient le surnom de Rochet?

Sur Geneanet, j’ai la chance de trouver plusieurs actes notariés au nom d’Aymée REYNARD dite Rochet, veuve d’Etienne CHAMPT, tutrice et curatrice des enfants du couple. Ces actes, datés de 1731, sont des quittances et obligations qui constatent le paiement de dettes dues à Aymée. 
Je trouve enfin la réponse dans l’un de ces actes : Aymée est l’héritière d’ Antoine ROCHET son oncle

Obligation Me SELIS 1731 AD69 3E 9019 A sur Geneanet

Antoine ROCHET

Finalement, je mets la main sur le testament d’Antoine ROCHET, maître tonnelier de Thurins, qui semble passablement aisé. Daté du 18 août 1683, signé par Me BASTET, il laisse 100 livres aux pauvres, une rente annuelle à sa femme Pernette MORTIER, ainsi que des legs à plusieurs neveux et nièces, mais c’est Aymée REYNARD qui hérite de tous ses biens. Ce testament est rédigé à Lyon, loin du village, ce qui est inhabituel. Les témoins sont Lyonnais, excepté le prêtre de Thurins Me Jacques ROBERT, qui joue certainement le rôle de témoin "fiable". Antoine décède le 26 mars 1684, soit 2 mois après le mariage du couple CHAMPT - REYNARD, mariage auquel il assiste puisqu’il signe. J’en ai déduit que le couple s’installe au Rochet après le décès d’Antoine, puis qu'Aymée l’héritière prend alors le surnom de Rochet.

Antoine n'a pas eu d'enfants lors de son mariage avec Pernette MORTIER. Pernette est la sœur de Jeanne MORTIER, mère d'Aymée. Celle-ci est donc bien la nièce par alliance d'Antoine MORTIER. Beaucoup de familles portent des surnoms à Thurins, comme nous le verrons dans les prochains articles. C'est un bon moyen d'identification en cas d'homonymie. Pour Jeanne CHAMPT, ce surnom lui a été transmis par sa mère, héritière d'Antoine ROCHET du hameau du Rochet.

Le petit arbre représentant les liens entre Antoine ROCHET et Aymée CHAMPT nous montre bien, dans ce cas, les alliances et les transmissions par les femmes.

Arbre simplifié fait avec Canva

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