jeudi 21 novembre 2024

S comme Ses attaches à Thurins

Pour comprendre le titre de ce nouvel article du Challenge AZ, il faut avoir lu les précédents, idéalement depuis la lettre A du 1er novembre 2024, ou au moins depuis la lettre Q du 20 novembre.

Je vous parle ici du personnage central de cette saga généalogique, à savoir Jean Aimé MARNAS.

Né à Lyon en 1828, fils de boulangers originaires de Thurins, petit village du Lyonnais, il devient chimiste et teinturier après de brillantes études à l'école de la Martinière à Lyon.

La lettre S me permet d'aborder un point important pour expliquer mes recherches. Il s'agit des attaches que Jean Aimé a développées vers la fin de sa vie avec le village natal de ses parents.

Carte postale de Thurins, vue sur la ferme du château - archive privée 

En effet, lorsque j'ai cherché un couple marié à Thurins dans les années 1820-1830, je me suis intéressée au patronyme MARNAS pour la bonne raison qu'à Thurins, aux XIXe s., certains étaient agriculteurs, et d'autres propriétaires du château sur la place du village.

Je me suis demandée si tous ces MARNAS étaient de la même famille, et comment l'un d'entre eux avait pu gagner assez d'argent pour acheter le château aux descendants de l'illustre famille DUGAS de Thurins.

Après une enquête longue et minutieuse, j'ai découvert que le premier MARNAS propriétaire du château était Jean Aimé, fils de simples boulangers lyonnais, et descendant de paysans et de marchands, comme nous l'avons vu dans les articles précédents.

Comment s'est-il enrichi suffisamment pour cet achat ? Nous le verrons en détail par la suite. Mais je vais d'abord vous détailler ses liens avec le village de Thurins.

Une maison à la Martinière

Il commence par acheter en 1859, au prix de 8 950 francs, un pied-à-terre à Thurins. Il s'agit d'une maison et de hangars, d'un terrain servant de terrasse, et d'une petite vigne, le tout situé au hameau de la Martinière. 

Je n'ai pas réussi à identifier clairement les parcelles concernées dans les matrices cadastrales.

C'est certainement dans cette maison que ses parents se sont retirés vers 1872, et là où ils habitaient lorsqu'ils sont décédés.

Le château DUGAS

En 1861, il achète à Mme DUGAS, veuve DONIN de ROSIERE, une propriété composée de château, terrasse, salle d'ombrage, jardin d'agrément, serre avec arbustes et plantes, bâtiments d'habitation et d'exploitation, cours, vastes dépendances, jardins potagers clos de murs, terres, vergers, prés, pièce d'eau, glacière, vignes et bois, le tout formant un seul tènement d'une contenance totale d'environ 13 hectares 20 ares.

La vente comprend les cuves, pressoir, instruments d'agriculture, cheptel, crèches, foins, pailles et engrais de l'année, tous les immeubles par destination.

Il en a la propriété le jour de la vente, mais il n'en aura la jouissance que 4 mois après le décès de Mme de ROSIERE.

Le prix est de 100 000 francs, payables de 6 mois en 6 mois.

Mme de ROSIERE est décédée à Thurins 7 mois après l'achat. Jean Aimé récupère la jouissance du château le 4 octobre 1861.

 

Le château de Thurins vu d'avion en 1959 - archive privée

Il achète ensuite en 1861 une maison située dans le bourg, à côté du château, puis une parcelle de vigne à la Perrière en 1878.

Maire de la commune

Il est nommé maire de Thurins le 28 mars 1862 par le préfet du Rhône, âgé de 34 ans. En effet, sous le Second Empire, selon la Constitution de 1852, l'article 57 indique que les maires seront nommés par le pouvoir exécutif, et pourront être pris hors du conseil municipal.

Délibérations de Thurins, 1847-1864, vue 119, EDEPOT249/31 - AD 69

Il démissionne en 1870.

Il se retire complètement à Thurins en 1899. En 1904, il y fête ses noces d'or avec sa femme.

Il y décède le 7 septembre 1908, 8 jours après son épouse.

Les liens de Jean Aimé sont nombreux avec le village de Thurins. Il est toujours resté très attaché à ses racines et grâce à sa réussite professionnelle, il a pu acheter la plus belle résidence du village, le château.






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