Y comme XY, pour évoquer cette fois les chromosomes masculins, symbole des fils de Jean Aimé MARNAS.
Pour suivre la présentation de la vie familiale de Jean Aimé MARNAS, je vais maintenant mettre en lumière ses garçons.
Des 11 enfants qu'il a eu avec son épouse Marie REVELIN, 7 sont des garçons. Je vais vous présenter ceux qui ont atteint l'âge adulte.
Francisque MARNAS (1859 - 1932), l'évêque de Clermont
Jean François Etienne est le fils aîné du couple, après le décès, en 1856, à l'âge de 10 mois, de Jean Aimé Marie.
Nous avons évoqué son nom dans l'article consacré aux usines MARNAS.
Francisque va mener en religion une carrière tout aussi intéressante que celle de son père dans les affaires. Il a d'ailleurs sa page Wikipedia.
J'ai découvert beaucoup d'informations sur cette carrière dans la presse.
Mémorial de la Loire et la Haute-Loire, 23/03/1921, page 2 |
Il est noté dans l'article qu'il a fait de brillantes études à l'institution des Chartreux, toujours présente à Lyon, qui va fêté son bicentenaire en 2025.
Nous découvrons dans sa fiche matricule de la classe 1879 qu'il est étudiant, avec un degré d'instruction 5, le plus élevé (bachelier ou licencié en droit). Il est engagé conditionnel pour un an, maréchal des logis, et obtient la mention très bien.
En 1885, il continue des études spéciales pour être ecclésiastique. Il est dégagé de ses obligations militaires en 1887, étant entré dans les ordres majeurs. C'est l'époque à laquelle son père, Jean Aimé MARNAS, se retire de la gérance de ses affaires. Son prénom d'usage est Francisque.
D'après le même article, il suit ses études de théologie à Rome, d'où il revient docteur en théologie et licencié en droit canon. Il est ordonné prêtre en décembre 1888 par l'Archevêque de Lyon.
Lui aussi, comme son père Jean Aimé et ses soeurs Mélanie et Marie, a des envies de voyages. Il part en mission apostolique au Japon. Il écrit, en 1896, un livre en 2 volumes, 1200 pages, sur La religion de Jésus ressucitée au Japon.
Dans un article publié dans le Roussilon le 15/04/1897, le journaliste nous révèle que Francisque "a fait trois fois en l'espace de six ans le voyage de France au Japon, où l'avaient appelé ses affaires, d'importants établissements industriels à surveiller. Il y était allé pour assoir une forturne déjà faite. Dieu lui avait révélé, à côté des manufactures, des églises et des chrétientés naissantes, et subitement, obéissant à un appel d'en haut, il avait délaissé les premières pour les secondes, l'or pour les âmes."
Il aurait donc commencé ses voyages au Japon lorsqu'il travaillait pour son père, ce qui lui aurait donné sa vocation religieuse. C'est une hypothès, bien sûr.
Je lis aussi qu'il a pu visiter les Etats-Unis, voyage que souhaitait faire son père dans sa jeunesse.
De retour du Japon, en 1897, il fonde la paroisse Notre Dame de Bellecombe dans son quartier de naissance, les Brotteaux, quartier dont il connaît bien les habitants.
En 1908, au décès de ses parents, il est vicaire général du diocèse de Lyon. Puis il est consacré évêque le 30 avril 1919 dans la cathédrale Saint Jean par le cardinal Maurin, archevêque de Lyon. Il devient le 99e évêque de Clermont le 19 mars 1921.
Monseigneur MARNAS, Otto et Pirou, 1932, archives de l'Institut catholique de Paris, 1_I_1.012 |
Il décède dans la nuit du 12 au 13 octobre 1932, après avoir passé quelques jours auprès de sa famille à Thurins. J'ai trouvé dans la Semaine religieuse de Clermont du 22/10/1932, le récit très détaillé de son décès par Mgr SEMBEL, dans une lettre adressée au clergé et aux fidèles du diocèse.
Son monument commémoratif se trouve dans la cathédrale, dans la chapelle du tombeau des évêques.
Charles MARNAS (1861 - 1930), l'héritier des affaires
Charles Jean Antoine est le second fils de Jean Aimé. Sa fiche matricule nous apprend plusieurs informations à son sujet. Il est engagé volontaire pour un an en 1880 et sera nommé lieutenant de réserve.
Cette fiche nous renseigne aussi sur ses voyages. Lui aussi aime découvrir le monde. Il effectue des déplacements en Algérie et en Italie en 1887. Il se fixe un temps à New-York, en 1903, et se rend en 1904 à Côme pour la société Gillet.
Il épouse Anna RICHARD en 1887 à Lyon. Son contrat de mariage m'apprend que Jean Aimé MARNAS, son père, lui réserve une place dans la société CONNET, RAMEL, SAVIGNY, GIRAUD et Cie créée en 1885. Charles, par cet acte, est institué héritier des affaires de son père. D'ailleurs, son nom est ajouté à la raison sociale de la société.
La société est absorbée par la suite par la société Gillet. Charles a probablement travaillé pour eux, puisque ce nom est indiqué sur sa fiche matricule à l'occasion de ses voyages à Côme en italie.
Il décède en 1930 à son domicile rue Garibaldi à Lyon, laissant une fille unique, Zoé.
Benoit MARNAS (1864 - 1914), le héros de la Grande Guerre
Benoit Antoine Marie est le militaire de la famille. Il s'engage volontairement en 1885 pour 5 ans à l'école spéciale de Saint-Cyr. Il progresse dans la hiérarchie militaire pour devenir capitaine en 1899.
Il épouse à Gap en 1889 Hélène PEYROT avec qui il aura 4 enfants.
Il est nommé Chevalier de la Légion d'honneur, au même grade que son père, en juillet 1911.
Il décède le 14 août 1914 à Goincourt, tué à l'ennemi.
Jean MARNAS (1873 - 1964), le parisien
J'ai retrouvé la fiche matricule de Jean Charles Marie Nicolas dans les registres du 1er bureau de Paris.
Comme ses frères et soeurs, il voyage et on trouve sur sa fiche une résidence en Egypte en 1904.
Il participe à la Guerre et est nommé maréchal des logis en 1918.
Il se retire à Paris en 1919.
Il se marie tard, en 1925 à Lyon, avec Marie ROCHER. Il a alors 52 ans, et est directeur d'usine. Son frère Charles est présent au mariage. Je ne lui ai pas trouvé d'enfants.
Il décède à Lyon en 1964.
Les fils de Jean Aimé MARNAS ont suivi des trajectoires variées, mais tous ont été guidés par un esprit d'ambition et de service. Qu'ils aient oeuvré dans les affaires, la religion ou les armes, chacun d'eux a laissé une empreinte forte, à son échelle. Ce dynamisme, cette curiosité pour le monde, sont des traits que l'on retrouve dans la personnalité de leur père.
Dans le prochain et dernier article, nous découvrirons d'ailleurs les distinctions que Jean Aimé a obtenues au cours de sa vie, et qui, à bien des égards, symbolisent ce qu'il a transmis à ses enfants.
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