samedi 23 novembre 2024

T comme Teinturiers concurrents

Jean Aimé MARNAS était un teinturier renommé. Nous verrons dans les prochains articles que sa renommée dépassait les frontières de la France.

Aujourd'hui, je vous parle d'un autre aspect de ce métier. Au XIXe s., la quête d'une couleur parfaite pour la soie pouvait mener jusqu'aux tribunaux. Jean Aimé, génie de la chimie et de la teinture, en fit l'expérience à plusieurs reprises. Voyez plutôt ce qu'en dit la presse à l'époque.

Le procès de MEISSONNIER

M. MESSONNIER, fabricant de produits chimiques à Paris, affirme que plusieurs teinturiers de Lyon ont employé le procédé du brevet qu'il exploite, sans avoir le droit de l'exploiter. Jean Aimé MARNAS et ses associés figurent au banc des accusés.

18/01/1861 - Mémorial de la Loire et la Haute-Loire - p.3/4

M. MEISSONNIER gagne ce procès, selon le jugement rendu par le tribunal correctionnel de la Seine du 5 mars 1862.

L'appel

Ses associés et lui font appel auprès de la Cour impériale de Paris contre le jugement rendu à Paris et gagnent cette fois-ci. L'arrêt est rendu le 21 juin 1862. Il explique tous les arguments techniques avancés par les parties et vérifiés par d'éminents experts. Je vous ai fait grace de ces arguments, mais vous pouvez les retrouver dans l'article en question.


Extrait du jugement de la Cour impériale - La Patrie, 27/02/1862, page 3

Le procès contre MEISSONNIER

A la même époque, la maison GUINON, MARNAS et BONNET intente un procès auprès du tribunal civil de Lyon en 1861 contre MEISSONNIER pour contrefaçon de leur procédé, procès gagné. MEISSONNIER fait lui aussi appel de cette décision. Il perd son appel en 1864.


Extrait du jugement de la Cour impériale de Lyon, la Presse, 12/02/1864, page 3 


Voici un exemple des procès qui se sont tenus entre teinturiers de Paris et de Lyon. Il faut dire que ces brevets et inventions ont été à l'origine de fortunes. Les enjeux financiers étaient énormes. Ces découvertes de la société GUINON, MARNAS et BONNET ont notamment fait la fortune de Jean Aimé.

Mais ces procès, emblématiques d'une activité industrielle en pleine mutation, la teinture des soies, ne sont qu'une partie de l'histoire de Jean Aimé. Son travail acharné et sa vision novatrice feront de lui une figure incontournable de la teinture en France ... et au-delà.

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