samedi 31 octobre 2020

Sur la piste du Sosa 666: Geneviève POIX Sosa 83

 Après Etiennette POIX, découvrons sa mère Geneviève POIX, Sosa 83.

Geneviève, née la veille, est baptisée à l'Eglise de Thurins le 8 décembre 1779. Elle est la fille d'Antoine POIX vigneron installé au Bourg et d'Etiennette CHAMP

Elle est la première née du couple, dix mois après leur mariage Son parrain, comme le veut la coutume, est son grand-père paternel Pierre POIX et sa marraine, sa grand-mère maternelle Geneviève BONET dont elle porte le prénom. Seul un des témoins Pierre DELORME signe.

AD69 1823 Cadastre extrait section G du Bourg


Quinze ans après le mariage, la famille compte huit enfants, quatre filles et quatre garçons. Malheureusement, le père de Geneviève, Antoine POIX décède le 18 Thermidor an II (en 1794) à 43 ans à son domicile au lieu de la Vallière à Thurins-le-Français (nom du village pendant la Révolution). Ce lieu de Thurins est composé de nombreuses parcelles de vigne comme on peut le voir sur le cadastre (notées V). Le phylloxera n'a pas encore ravagé le vignoble du village. Geneviève a alors 15 ans. Elle perd aussi un jeune frère 7 ans après. 

Geneviève épouse Simon POIX le 10 septembre 1812 à Thurins. Elle est âgée déjà de 33 ans, accompagnée de sa mère Etiennette. Son époux Simon a déjà 55 ans, ses parents sont décédés quelques années auparavant. Pourquoi se marie-t-elle si tard? Pour aider sa mère à élever ses frères et sœurs? Elle se marie plusieurs années après ses trois jeunes sœurs.

Curieuse de découvrir si ce patronyme identique signifiait un lien de parenté, après quelques recherches, je leur trouve un couple d'arrière-arrière-grand-parents communs: Jacques POIX et Aimée RATTON.




Ils n'auront que deux enfants et seule Etiennette va grandir. Je vous renvoie vers l'article précédent pour découvrir cette femme "de caractère".

Devenue veuve six ans après son mariage, Geneviève va élever sa fille, l'instruire et gérer ses biens jusqu'à son mariage.

Elle décède au Julin à Thurins chez sa fille et son gendre le 3 avril 1863 à l'âge de 83 ans.

J'ai trouvé des similitudes entre les vies de Geneviève et Etiennette, mère et fille.

Elles sont toutes deux filles aînées, elles perdent leur père jeune avant leur mariage et doivent aider leur mère à subvenir aux besoins de la famille en cultivant la terre. Elles font partie de toutes ces ancêtres devenues veuves très tôt qui ont élevé leurs enfants, les ont mariés et ont entretenu le patrimoine de la famille pour le transmettre à leurs descendants. Cet article leur rend hommage.





vendredi 30 octobre 2020

Sur la piste du Sosa 666: Etiennette POIX Sosa 41

Haloween approchant, je me suis lancée à la poursuite du Sosa 666 de l'arbre de mes enfants.

Et cette suite d'ancêtres commence par Etiennette POIX, Sosa 41.

Etiennette est l'une des rares femmes que j'ai croisée à avoir hérité du patrimoine foncier de ses parents. Au fil des découvertes à son sujet, je l'ai imaginée femme de caractère, rude à la tâche (les terres du Julin sont en forte pente), et peut-être féministe avant l'heure (pure interprétation personnelle cependant).  

Elle naît le 6 juin 1813 à Thurins au hameau du Julin au domicile de ses parents Simon POIX et Geneviève POIX, parents mariés depuis 9 mois (le 10 septembre 1812 à Thurins).


AD69 1813 Naissances Thurins


Son père a 58 ans à sa naissance et sa mère 34 ans. Ils sont cultivateurs propriétaires au Julin, hameau de Thurins. A noter que la famille POIX est installée dans ce hameau depuis au moins Guillaume POYS (baptisé en 1617 et inhumé en 1688).

Geneviève est leur premier enfant, son jeune frère Jean-Pierre né le 10 janvier 1816 décède 10 jours après sa naissance. Elle reste donc seule enfant et fille unique.

Après ce deuil d'un frère, Geneviève perd son père le 23 février 1818 à l'âge de 62 ans, elle-même âgée de 5 ans. Elle hérite alors des biens de son père que sa mère gère en usufruit.

Sa mère Geneviève va l'élever seule et ne se remariera pas. Geneviève n'a plus qu'une grand-mère maternelle, Etiennette CHAMP, qui vit au Bourg de Thurins. Cette grand-mère a d'ailleurs perdu son époux jeune âgé de 43 ans et va élever seule et marier 6 de ses 8 enfants.

Une première constatation intéressante: sa belle signature laisse penser qu'Etiennette a reçu de l'instruction comme en aurait reçu un fils aîné en position d'héritier.


Signature sur son acte de mariage AD69 1842 Thurins


Ensuite, le premier recensement de 1836 la décrit toujours domiciliée à Thurins au Julin avec sa mère, toutes deux déclarées cultivatrices (un métier réservé aux hommes habituellement, les femmes étant plutôt ménagères à cette époque), et vivant avec un certain Pierre CHAMP lui aussi cultivateur de 33 ans que je suppose être un cousin germain de Geneviève du côté maternel. A eux trois, ils exploitent les terres du Julin. 

En 1841, ils sont toujours tous les trois cultivateurs et se font aider par François et Louise POIX en tant que domestiques. Ce sont deux enfants de 19 et 15 ans de Fleury POIX, frère de Geneviève et donc les cousins germains d'Etiennette.

AD69 Recensement 1841 Thurins Population éparse


Etiennette se marie le 13 janvier 1842 avec Jacques BLANC (dit neveu). Elle est âgée de 28 ans et cultivatrice propriétaire, Jacques lui est âgé de 22 ans et vit au Moulin, hameau de Thurins. Jacques deuxième fils de sa fratrie, n'est pas l'héritier de son père. Epouser Etiennette lui permet de cultiver les terres de son épouse.  Il reçoit de son père 3000 F en avancement d'hoirie de la future succession de son père ainsi que 1000 F de la succession de sa mère et la jouissance d'un pré et d'un bois. Etiennette se constitue en dot tous les biens provenant de la succession de son père (évaluer à 4 671 F en 1818 dans la déclaration de succession) , son trousseau et 125 F d'économie. Le couple commence cette vie à deux avec de sérieux avantages.


Etiennette fille unique mettra au monde de nombreux enfants: des jumelles nées sans vie, Barthélémy l'aîné, Etiennette, deux garçons nés sans vie, Annette, Marguerite et Jacques morts en bas âge, Claude Sosa 20 et Geneviève.

Elle décède le 6 juin 1889, jour de son 76ème anniversaire à son domicile du Julin sur ces terres ancestrales qu'elle n'aura jamais quittées et transmettra à ses enfants.

 Elle aura permis par son mariage à une seconde branche de la famille BLANC de s'installer au Julin. Ces 2 branches y vivent toujours aujourd'hui.


AD 69 1823 Cadastre Thurins section F du Julin













 


dimanche 4 octobre 2020

Jacques François AUBE de l'Orne à la Russie

 J'ai choisi aujourd'hui de vous présenter Jacques François AUBE, arrière grand père de mon arrière grand mère paternelle.

En effet, l'événement napoléonien organisé lors du Gene@event m'a incitée à me pencher sur mes ancêtres soldats de Napoléon, et Jacques François AUBE en fait partie.

Fils de François AUBE et de Catherine LENGLINE mariés à Athis le 18 avril 1782, Jacques François naît le 30 septembre 1785 à la Bourdonnière, près d'Athis de l'Orne.


Cadastre Athis Section E 3P2-007/6

Son père François décède à la Retoudière de maladie à seulement 29 ans. Je n'ai pas trouvé de frère et sœur à Jacques François.

Sa mère se remarie le 24 janvier 1793 à Athis à un veuf, Emond DUJARDIN. Il aura une demi sœur Marie Catherine en octobre 1793. Elle se marie le 26 mai 1813 à Jean Denis BERNIER. Un Jacques DUJARDIN, frère de la future et résidant à Sainte Honorine la Chardonne, est témoin de ce mariage. C'est le fils d'un précédent mariage de Emond DUJARDIN.

Nous retrouvons Jacques François AUBEY (son nom s'est anglicisé à l'armée) sur le registre matricule du 21ème régiment d'infanterie de ligne ouvert le 29 Thermidor an 12 au matricule 5805. Quelques erreurs se sont glissées dans ce document. Il est signalé né le 1er octobre 1787 à Ste Honorine (au lieu du 30/09/1785 à Athis).

Il mesure 1 m62, a le visage ovale, le front large, le nez petit, la bouche moyenne et les yeux, les cheveux et les sourcils roux (intéressant, nous sommes quelques roux dans la famille). Il est laboureur, et conscrit de l'an 1807, arrivé le 28 février 1807.


21e régiment d'infanterie de ligne, SHD/GR 21 YC 190

J'apprends qu'il fait partie du 3e bataillon 5e compagnie jusqu'au 1er juin 1808 puis du 1er bataillon 2e compagnie ensuite. Il participe aux campagnes de 1807 à 1810. Il est noté inscrit au nouveau registre sous le n° 2053. Ses compères sur le registre viennent du même canton d'Athis, et peut-être a-t-il quelques cousins ou connaissances qui l'accompagnent.


Drapeau 21e régiment Wikipedia




Il est inscrit sur le nouveau registre ouvert le 27 mai 1811 au matricule n° 2053, toujours au nom d'AUBEY, au 1er bataillon 2e compagnie. Il a fait les campagnes de 1807, 1808, 1809, 1810, 1811, 1812. Resté en arrière le 2 décembre 1812 pendant la retraite de Russie présumé égaré.


21e régiment d'infanterie de ligne, SHD/GR 21 YC 192

Après avoir vu du pays, nous le retrouvons de retour dans l'Orne à son mariage à Berjou le 8 mars 1815. Il est journalier et muni d'un congé du 21éme régiment d'infanterie de ligne en date du 24/12/1814 passé la revue du 22 dudit mois et visé par le maire de Sainte Honorine la Chardonne le 22 dernier. Il épouse Louise Antoinette SAINT GERMAIN. Sa mère est présente.

Une fille Marie Sophie naît de cette union le 2 janvier 1816 au Bourg l'Abbé à Berjou, il est alors propriétaire. Mais son épouse décède le 7 mars 1818 à l'âge de 26 ans. Il se retrouve donc seul avec sa petite fille.

Il se remarie le 26 octobre 1818 à Berjou avec Aimée Anne Pierre MOREL. Il est alors cultivateur. La future épouse présente une sommation respectueuse faite par un notaire à ses parents. A noter parmi les témoins Jean Denis BERNIER, beau-frère de Jacques François, époux de sa demi sœur Marie Catherine.

Le 5 août 1819 il déclare la naissance d'une fille nommée Louise Augustine à Bourg l'Abbé à Berjou. Il est alors tisserand. Puis viennent s'ajouter à la famille François en 1823, Edouard en 1829 et Alexandre en 1833, tous nés à Berjou.

En 1836, on retrouve toute la famille installée à Saint Denis de Méré dans le Calvados. Il va y passer de nombreuses années avec sa femme et ses enfants.

Il reçoit la médaille de Sainte Hélène en tant que soldat du 21e de ligne.

C'est dans cette commune qu'il décède le 1er décembre 1865 dans sa maison de Pont Erambourg à l'âge de 80 ans, après une jeunesse pleine d'aventure et une vie bien remplie.